Jean-Gaspard VENCE (1747-1808)


Contre-amiral, né en 1747 à Marseille d'une famille de marins, ignoré de beaucoup d'historiens. A 15 ans il embarque à Bayonne pour Saint-Domingue, fait son temps sur le Protecteur de 74 canons puis, après de solides études de mathématiques, repart naviguer au commerce à bord de l' Auguste pour un voyage sur la Côte d'Afrique où le navire fit naufrage. Corsaire redoutable aux Antilles dès les débuts de la guerre d'Amérique et sous pavillon américain d'abord, il combattit aux côtés de l'amiral d'Estaing avec lequel il s'empara brillamment de la Grenade. La guerre terminée, il prit les fonctions de capitaine de port à la Grenade, mais s'y trouva impliqué dans une sombre affaire de disparition de matériels navals qui traînaient sur les quais. Pendant des années, Vence traîna comme un boulet méfiance et soupçons de la part des autorités de la marine, en dépit des preuves d'amitié dont l'amiral d'Estaing ne cessait de lui témoigner. A la Grenade, son plus proche collaborateur, Jean-Baptiste Boisson, était membre de la loge La Tendre Fraternité . En 1781 il s'adressa à la loge La Douce Union . En 1785 il apparaît sur les registres de la loge comme Deuxième Expert et Chevalier Rose Croix . En 1788 il passa en jugement devant le Conseil permanent de la marine. Vence n'en sortit pas blanchi, bénéficia de la clémence de la Cour mais ne reçut pas la croix de Saint-Louis tant désirée. Sous la Révolution il parvint enfin à obtenir justice et fut nommé capitaine de vaisseau avec affectation à Brest, sous les ordres de Thévenard, lui-même franc-maçon. Mais c'est à Toulon qu'il prit le commandement de L'Heureux puis du Duquesne avec lequel il ramena un convoi de 80 navires de blé.
Promu contre-amiral en 1793, il prit le commandement d'une division de 3 vaisseaux, 7 frégates et 2 lougres avec laquelle il escorta des convois en Atlantique où il fut attaqué par l'amiral Cornwallis qui le contraignit à se réfugier à Belle-Île après avoir perdu 8 de ses navires. Il se dressa contre les projets d'expédition en Irlande qu'il déclara insensés. Le coup d'Etat du 18 Fructidor, qui rendait le pouvoir aux républicains et les mesures de salut public prises par le Conseil des Cinq-Cents, valut à Vence une dernière affectation à Toulon. D'abord commandant des armes et directeur du port puis premier Préfet maritime en 1797, il prépara la campagne d'Égypte.
En froid avec le pouvoir, il fut mis à la retraite en 1803, se retira dans sa propriété de Vaulichères près de Chablis, y cultiva son vin et reprit contact avec des anciens membres de la loge Les Amis Réunis d'Auxerre dont les feux venaient d'être rallumés. Il décéda d'un mauvais coup de froid le 11 mars 1808.

Contre-amiral Vence



© Dictionnaire des marins francs-maçons, gens de mer et professions connexes aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Éditions Le Phare de Misaine 2008. Nouvelle édition revue et augmentée prévue en 2011 aux Editions SPM Paris.