La Mer, les Marins
et la Franc-Maçonnerie

par le F:. Raymond Ellsmore PUGH-WILLIAMS
Ancien Vénérable Maître de la Loge n° 130 de Camberra, Australie
(Traduit de l’anglais)

[n.d.l.r.]Par définition, un dictionnaire n’est jamais terminé et nécessite des mises à jour permanentes. A peine notre Dictionnaire des marins francs-maçons était-il paru, que nous découvrions bien d’autres personnages, obscurs ou célèbres, mais qui tous eussent mérité d’y apparaître. Nous nous attellerons au fil des années à combler ces lacunes, au hasard de nos recherches.
Dans les années 1970, le F:. Pugh-Williams commandait le mv. Rangatira sur la ligne Wellington/Lyttleton, et avait en projet d’écrire une communication sur la Franc-maçonnerie dans les forces armées australiennes. Il semble que son projet fut réalisé, au moins en ce qui concerne la marine.
Ce texte nous était totalement inconnu jusqu’au jour où nous apprîmes son existence sur le forum de l’Australian and New Zealand Masonic Research Council, qui regroupe les loges de recherche dans cette partie du monde. Il est paru dans les Masters’ Transactions Vol. XVI n° 14 du 14 mars 1971, sous les titres respectifs Lodges and Brethren in Ships Ashore and Afloat[1], Masonic Polar Explorers connected with the Sea[2], The Boston Tea Party[3] et Some Masonic Seafaring Firsts[4].
Cette étude complète heureusement les divers Travaux effectués par des membres de notre loge de recherche et publiés en mars de chaque année. Les sources sur l’histoire de la maçonnerie maritime à l’autre bout du monde étant extrêmement rares, nous nous réjouissons de pouvoir vous proposer ici une traduction, aussi fidèle que possible, des Travaux du Commandant Pugh-Williams, dont les activités maçonniques furent nombreuses : né le 7 juillet 1917, initié le 4 mai 1947 par l’United Forces Lodge n° 245 de Christchurch, élevé au degré de Compagnon le 3 mars 1948 par l’Heretaunga Lodge n° 73 de Hastings, exalté le 6 février 1949 par la St Andrews Lodge n° 32 de Wellington, il fut le Vénérable de deux loges avant d’assumer les fonctions de Grand Directeur des Cérémonies en 1985 et Grand Orateur trois ans plus tard.
Nous nous limiterons à la première partie que nous avons intitulée La mer, les marins et la franc-maçonnerie, titre on ne peut plus général mais qui limite parfaitement le sujet. Les deux autres textes seront publiés ultérieurement.
La carrière navale du commandant Pugh-Williams fut longue et variée : matelot en 1936, il s’engagea dès la déclaration de guerre qu’il passa essentiellement sur le HMS Philomel, transport de chalands de débarquement, d’abord comme enseigne de vaisseau jusqu’en juillet 1942, puis comme lieutenant de vaisseau jusqu’à sa démobilisation le 23 avril 1946. Il repartit alors naviguer au commerce où il termina sa carrière au rang le plus élevé. Il fut transféré dans la réserve royale de Nouvelle Zélande le 21 juillet 1980.
Il était membre de diverses associations de sauvetage en mer.
Notre Frère, le Commandant Ray Pugh-Williams est passé derrière l’horizon le 18 juillet 1994, à l’âge de 77 ans. Nous rendons hommage à sa mémoire en faisant connaître aux francs-maçons francophones l’œuvre d’un véritable marin et historien maritime[5].



LOGES ET FRÈRES A BORD DES NAVIRES, A TERRE ET EN MER


Alors que la plupart des activités maçonniques sont, par nécessité, confinées à terre, il y a eu dans le passé et même encore de nos jours, davantage d’activités sur les navires qu’on ne le pense. Nous savons que Thomas Dunckerley a organisé des Tenues à bord des HMS Vanguard et Prince, deux grands vaisseaux de ligne du 18ème siècle. On y travaillait indubitablement les degrés, mais nous n’en avons aucune trace. Ils auraient été pratiqués régulièrement puisque Dunckerley avait une patente de la Grande Loge pour agir en qualité de Grand Maître Provincial où qu’il débarque, sous réserve qu’il n’y ait pas déjà une loge sur place ; de plus les vaisseaux sur lesquels il servait disposaient de l’autorisation de la Grande Loge.

La seule trace que nous ayons d’une initiation maçonnique à bord d’un navire à la mer est celle qui eut lieu sur un transport de troupes espagnol dans l’Atlantique, quand, le 24 juin 1816, Tomas de Iriarte fut initié par la loge Logia Central La Paz Americana del Sul. De Iriarte était né à Buenos Aires vers la fin du 18ème siècle. Il s’engagea dans l’armée espagnole et combattit Napoléon en Espagne. En 1816 il faisait partie d’une force commandée par Morrillo, avec mission de mettre un terme aux émeutes en Amérique du Sud. Une fois sur place il changea de camp, se battit pour l’indépendance et plus tard, occupa d’importants postes diplomatiques. Il mourut en 1876.

Dans les années qui suivirent, il y eut de nombreuses Tenues maçonniques à bord de navires, plus particulièrement à la grande époque des paquebots. Certaines de ces réunions étaient totalement irrégulières en ce sens que les participants n’avaient aucune patente. Un cas typique est celui d’une Tenue à bord du paquebot de la Cunard Lucania en 1895 qui allait de New York à Queenstown en Irlande. Vingt-trois maçons participèrent à la Tenue dans l’hôpital du navire, pour étudier la demande d’un frère de condition modeste qui voyageait dans l’entrepont. Une loge régulière fut ouverte, que présida l’écrivain du bord, agissant comme Vénérable. La Tenue se déroula dans l’infirmerie, les frères ayant pris place sur les rangées inférieures de couchettes, des serviettes de table tenant lieu de tabliers et des cuillères de maillets. Le frère en détresse était le capitaine d’un baleinier dont l’armateur avait fait faillite. Le consul des Etats-Unis à Copenhague rapatriait l’équipage à moindre coût car il ne disposait d’aucun crédit pour ce faire. Après avoir exposé son cas à la loge, les Frères votèrent une aide de 28 dollars et, croyez-le ou pas, donnèrent une somme supplémentaire pour organiser une réception en l’honneur du Frère, réception qui eut lieu le lendemain soir, au cours de laquelle furent servis des rafraîchissements. Il eût peut-être mieux valu donner au vieux marin l’argent dépensé pour la réception.

Le 27 janvier 1902 à 14 heures, dans le carré des officiers mécaniciens du ss. Medic, par 36°15’ de latitude sud et 135°18’ de longitude est, une Tenue maçonnique eut lieu, l’un des Frères jouant le rôle du candidat. Le matin même était parvenue la nouvelle du décès à bord du fils du Frère McLaren. Les Frères proposèrent d’organiser une Tenue funèbre et posèrent nombre de questions. Le commandant du navire s’y opposa et les Frères formèrent un demi-cercle en se mettant à l’ordre, le Frère Lang prononçant quelques mots d’usage. On ignore si le fils McLaren était maçon.

A bord du paquebot américain Colombia en 1903, une Tenue eut lieu par 51° 41’ de latitude nord et 42°36’ de longitude ouest, organisée par le frère Albert Andrews, membre de la loge n° 437 de Govendale, qui faisait partie du service général. On sait que le Vénérable était le Frère John S. Coe de la loge néo-zélandaise Canandaigua. Le journal New Zealand Craftsman du 11 février 1903 s’en indigna violemment et demanda où se trouvait cette loge, pour n’en avoir été informé que le 1er octobre 1904 alors qu’elle était à New York. Il y avait eu une erreur d’impression, « N.Z » ayant été confondu avec « N.Y. » et l’éditeur du New Zealand Craftsman[6] poussa un soupir de soulagement.

Le commandant Samuel Holland, en qualité de Surveillant général des dominions américains du nord-ouest, fut affecté au HMS Canceaux de 200 tonneaux, pour effectuer des patrouilles. Le Grand Maître Provincial du Québec donna une patente au navire alors qu’il était en hivernage à Québec le 27 décembre 1768. Cette patente fut enregistrée sous le numéro 224 dans la matricule anglaise, et 5 du rôle provincial. Il n’y a pas de preuve que Samuel Holland était franc-maçon mais son fils aîné John Frederick avait été initié par le loge n° 241 de l’artillerie royale du Québec et devint plus tard membre affilié de la Select Surveyors Lodge n° 9 en 1793. Il avait la particularité d’être le premier sujet britannique à être né dans l’île du Prince Edouard.

En 1898 des croisières en Méditerranée furent organisées pour des Frères anglais à Malte, Jérusalem et Le Caire, à bord d’un yacht. A chaque escale une Tenue d’urgence était organisée et les Frères bénéficiaient d’un crédit sur les droits de quai.

Les prisonniers de guerre Boers étaient emmenés d’Afrique du Sud jusqu’à Sainte-Hélène par voie de mer. Sur l’un des navires on savait que le premier-maître timonier était un bon officier, mais inflexible en toutes occasions. Un soir, alors qu’il faisait sa ronde, un officier jeta un coup d’œil dans une cabine jusqu’alors inutilisée et aperçut un prisonnier Boer confortablement installé dans la couchette à côté des restes d’un excellent repas accompagné de vin. C’en était trop ! Un Boer disposant d’un tel confort ? Le premier-maître timonier fut aussitôt sommé de fournir une explication. Il écouta patiemment les explications du voyageur, le conduisit jusqu’à la cabine et dit…
Le Frère Boer a rencontré le Frère capitaine de ce navire qui est un bon maçon et veillera à votre confort pour la suite du voyage.

Une loge maçonnique a été constituée à bord de l’Old Ironside, la célèbre frégate américaine. La loge Henry Knox du Massachusetts a été créée le 17 mars 1926 après que le navire eût été reconstruit aux chantiers de Charlestown à Boston.

Le ss. Wahine, le ferry inter îles qui fit naufrage sur l’île de Marsela en août 1951, eut une activité maçonnique à son bord au cours de la Première Guerre mondiale.

Le 8 mars 1953 la Grande Loge de Louisiane se réunit à bord de l’Idalia dans un chenal au sud de Hackberry dans la province de Cameron, pour consacrer la loge Cameron n° 439 et installer ses Officiers.

Des Tenues ont eu lieu, sur dispense de la Grande Loge du Michigan, des années 1950 aux années 1970, au cours de croisières maçonniques dans les Caraïbes. Elles eurent lieu à bord du mv. Empress of Canada chaque année depuis le 30 mars 1956 jusqu’à ce que le navire fut revendu en 1972. Les dispenses accordées à l’Atlantic Lodge n’étaient valables que 24 heures. Les Tenues se faisaient dans la salle à manger à 15 heures 30 en présence du Grand Maître du Michigan. Cent trente-cinq Frères venus du monde entier y participèrent. Le charpentier du navire avait fabriqué les outils qui furent utilisés lors de chaque Tenue, alors que l’épée du Tuileur avait été achetée d’occasion dans une boutique de Kingston en Jamaïque.
Tandis que l’Empress of Canada venait d’Angleterre, plusieurs « soirées des dames » eurent lieu à bord, qui rapportèrent beaucoup d’argent. L’organisation de ces réunions maçonniques incombait au gérant du restaurant du paquebot, le Frère Douglas Haigh. Ses efforts ne passèrent pas inaperçus. Il fut nommé Grand Porte Etendard provincial de la province de West Lancashire, le seul maître maçon à recevoir cet honneur. Le Frère Haigh était membre de la Prince of Wales Lodge n° 1035 de Liverpool en Angleterre.

Le 15 mars 1975, à bord du navire de guerre néo-zélandais Pegasus, le Frère lieutenant-commandeur A.W. Rambaud, de la Réserve navale, membre de la loge Cantorbury n° 1048, fut élevé au degré de Compagnon. La Tenue fut unique en ce sens qu’une véritable atmosphère nautique y régnait, non seulement dans l’environnement, mais chaque participant était ou avait été marin. Au cours des agapes, l’air marin vivifiant emplit les cornemuses alors qu’étaient remplis les verres, que les serveurs apportaient les plats et qu’au son de la cloche, on portait des toasts aux absents et aux Frères en mer, aux accents d’une musique nautique jouée par la Christchurch Garrison Band.

Il n’est pas inutile de rappeler que la réunion d’une loge maçonnique, ou de toute autre loge, est interdite dans les établissements de la Marine, en vertu des Queen’s Regulations et des instructions de l’Amirauté. Ceci remonte à l’époque où des marins mutinés utilisaient des loges en couverture de leurs abominables actions.
La Tenue à bord du Pegasus contrevenait donc aux ordres de Nelson.

Toutefois, alors qu’ils étaient stationnaires en Chine dans les années 1930, les maçons du HMS Cumberland eurent l’autorisation de se réunir en loge d’instruction[7] à bord. Ils descendaient souvent à terre en groupe et pouvaient travailler les degrés sous la patente de la loge visitée.

LES EXPLORATEURS POLAIRES FRANCS-MAÇONS ET LA MER


Elisha Kent Kane (1820-1857) était un médecin qui s’engagea dans l’US Navy en qualité d’assistant chirurgien en 1843. En 1850-1851 il était officier de santé d’une expédition commandée par le lieutenant de vaisseau De Haven de l’US Navy, financée par Henry Grinnell, un riche commerçant new yorkais qui répondait à l’appel lancé par Mme Franklin pour retrouver son mari. Ils utilisèrent deux navires, la goélette Advance de 140 tonneaux et le Rescue qui avaient été tous deux dérivé dans les glaces de Wellington Channel à la baie de Baffin. En 1852, Grinnell finança une seconde expédition à la recherche de Sir John Franklin, sous le commandement de Kane.
En 1853 l’US Navy, ne recevant aucune aide du Congrès, organisa une expédition combinant la recherche de Franklin et d’autres sites à explorer. Kane commandait l’expédition qui partit de New York le 30 mai 1853 à bord de l’Advance avec 17 hommes dont 10 de l’US Navy.
Opérant dans des zones totalement différentes de celles où se trouvait Franklin, l’expédition n’avait aucune chance de le retrouver.
Avant la deuxième expédition Grinnell, Kane – on appréciera l’ironie - reçut les trois degrés dans la loge Franklin n° 134 de Philadelphie, loge dont son père, John Kent Kane, avait été Vénérable en 1825. Alors qu’il faisait route au nord au cours de l’expédition de 1853, Kane fit escale à Terre Neuve et visita la St John Lodge de Halifax qui lui offrit un pavillon portant l’Equerre et le Compas. Ce pavillon fut arboré sur son traîneau pendant tous les voyages d’exploration.
L’expédition remonta au nord jusque Melville Bay, Cape York et Smith Sound où elle hiverna par 78° 41’ nord. L’été suivant les scientifiques explorèrent la côte est de Smith Sound et parvinrent jusqu’au glacier Humboldt avant de passer l’hiver 1854 à Rensselaer Harbour. L’hiver fut particulièrement dur mais en mars, sous le commandement du second capitaine Brooks, un groupe continua vers le nord afin d’établir une base en vue de la poursuite vers le pôle. Ce fut une erreur car Brooks perdit deux hommes tandis que deux autres durent être amputés, les jambes gelées.
Le 27 avril 1854 Kane et sept de ses hommes repartirent vers le nord, mais le scorbut les contraignit à regagner l’Advance le 14 mai. Six jours plus tard, l’officier de santé Isaac J. Hayes, lui aussi franc-maçon, explora la côte occidentale de Smith Sound jusqu’au cap Sabine, avant de regagner le navire. Le 14 juin 1854 Kane atteignit la latitude de 78° 43’ nord au large du cap Constitution dans le chenal Kennedy, le point le plus élevé en latitude qu’un homme ait jamais atteint jusque là. Ils revinrent à bord de l’Advance le 26 juin 1854, mais Kane réalisa qu’ils n’étaient absolument pas prêts à affronter un second hiver ; il tenta d’atteindre l’île Beechy ou le Groenland mais les conditions de glace s’y opposèrent et il dut revenir au navire le 6 août. Le 28 il envoya neuf hommes commandés par le docteur Hayes pour essayer d’atteindre le Groenland, en laissant six à bord en plus de lui-même. L’hiver fut terrible et le scorbut faisait des ravages, ce qui n’empêcha pas Kane d’écrire… «qu’il regardait les aurores boréales au dessus de lui comme s’il rendait grâce au Centre invisible de la Lumière ».
Le 7 décembre deux des hommes de Hayes revinrent au navire pour se réapprovisionner. Kane put puiser sur ses maigres réserves, ce qui permit aux autres de les rejoindre et au docteur Hayes de le remercier « fraternellement ». L’expédition hiverna pour la deuxième fois, dans des conditions effroyables, une pénurie de vivres et le scorbut qui continuait à sévir. Sans l’aide des Esquimaux du voisinage, les hommes seraient morts de faim.
Le 20 mai 1855 toute l’équipe abandonnait le navire et gagnait le Groenland en traîneau. Elle traversa Melville Bay fin juillet, atteignit les eaux plus calmes du Groenland à Devils Thumb et, le 3 août, fit jonction avec le navire danois Mariane de Proven et revint ainsi à la civilisation.
Le nom de Kane a été donné à la Kanes Bay tandis que le financier Grinnell a laissé le sien au Grinnell Land.
La Kane Lodge n° 454 de New York prit également le nom de Kane ; elle est renommée comme loge d’explorateurs. Kane mourut à La Havane, le 16 février 1857. Une plaque commémorative a été posée par les Grandes Loges de New York et du New Jersey sur la maison où Kane décéda.
Le docteur Isaac J. Hayes fit d’autres expéditions arctiques. El juillet 1860, à bord de la goélette de 133 tonneaux United States armée de 14 hommes, il hiverna à Port Foulke, à 20 milles au sud de Rensselaer Harbour. Le 4 avril 1861, avec 12 hommes, 2 traîneaux et un bateau métallique, il fit route sur le cap Hawks au Grinnell Land et de là vers la côte ouest du Kennedy Channel, pour atteindre la latitude de 81° 35’ nord le 19 mai 1861, et donna à ce point le nom de cap Leiker. L’United States repartit de Port Foulke le 3 juin et était de retour à Boston le 23 octobre 1861.

En 1882 le général A.W. Greely, officier en chef des communications des Etats-Unis, présenta à la Kane Lodge un pavillon maçonnique fait par lui à Fort Conger au Grinnell Land en 1882. Ce pavillon avait été emmené à la plus haute latitude nord jamais atteinte par le lieutenant J.B. Lockwood et le sergent D.L. Brainard au bord de la mer polaire, par 83° 24’ nord. Greely était membre honoraire de la Kane Lodge.

Robert Edwin Peary fut initié par la Kane Lodge le 3 mars 1896. Cette loge a un pavillon maçonnique utilisé par Peary à Independance Bay en 1895. Peary est né le 6 mai 1856. Il perdit son père peu après sa naissance ; sa mère l’éleva et insista pour qu’il suive des cours d’ingénieur civil. Peary obtins ses diplômes en 1877 et, deux ans plus tard, rejoignit le service de surveillance géodésique américain. En 1881 il fut l’un des quatre sélectionnés pour rejoindre les services d’ingénierie de la marine. Il prouva ses qualités en construisant un quai à Key West, que l’entrepreneur considérait comme impossible. Entre 1884 et 1887, il chercha la possibilité de creuser un canal vers l’océan Pacifique, au large du Nicaragua. Au cours d’un congé en 1886, il effectua sa première expédition arctique. Huit expéditions plus tard, il atteignit le pôle Nord le 6 avril 1909. Il s’opposa au docteur F.A. Cook qui prétendait l’avoir atteint en 1908. En 1894 Peary découvrit des météorites au cap York, qu’il rapporta aux Etats-Unis. Deux d’entre eux pesaient 500 et 3000 kilos tandis que le troisième avait une masse de 90 tonnes. Il fut promu contre-amiral en 1911, apprit à piloter un avion et devint président de l’aéro-club américain. En cette qualité, il étudia la création de l’aéro-postale.
Il décéda le 20 décembre 1920.

Donald B. McMillan faisait partie de l’expédition Peary en 1908-1909. Il était directeur d’une école primaire et suivit Peary au Labrador en 1910, chez les Esquimaux en 1911-1912 et dans l’expédition Crocker Land de 1913 à 1917. Enseigne de vaisseau pendant la Première Guerre mondiale dans l’US Navy, il reprit les expéditions après guerre dans la baie d’Hudson en 1920, la terre de Baffin en 1921-1922, le nord du Groenland de 1925 à 1938. Il dirigea la plupart d’entre elles et, en 1941, devint responsable de l’Office hydrographique à Washington. En 1946 il retourna au Labrador et fit sa dernière expédition au Groenland l’année suivante.
Il était membre de la loge de Freeport dans le Maine et membre honoraire de la Kane Lodge.

Mathew Henson (1866-1955), dernier survivant de l’expédition Peary – dont il avait été l’associé pendant 20 ans - de 1908, était noir. C’était un homme très populaire, très apprécié des Esquimaux. Très doué de ses mains et d’une constitution très robuste, il fabriquait des traîneaux, des fours à alcool et savait dresser les chiens.
Il était membre de la Celestial Lodge n° 3, de la juridiction de Prince Hall, à New York. Il est l’auteur du livre Un explorateur noir au pôle Nord.

L’amiral Sir Edward Inglefield (1820-1894), membre de la Nova Scotia Lodge, participa aux recherches pour retrouver Sir John Franklin.

Le contre-amiral Sir Albert H. Markham (1841-1918), un explorateur anglais, commandait l’Alert avec l’expédition britannique en 1875-1876 dans l’Artique. Il remonté très au nord avec ses chiens. Il était membre de la Phoenix Lodge n° 256 de Portsmouth.

On a souvent dit que Roald Amundsen était franc-maçon mais aucune preuve n’en a jamais été apportée. Norvégien, il navigua de 1903 à 1906 dans le passage du nord-ouest et détermina la position du pôle nord magnétique. Il atteignit le pôle sud en décembre 1911. En 1926 il survola le pôle nord avec Lincoln Ellsworth. Il disparut en juin 1928 au cours d’un vol envoyé à la recherche de Nobile qui revenait du pôle nord.

Henry Ashion Larsen faisait partie de la Mount Newton Lodge n° 89 de Saanichton dans l’île de Vancouver. Sergent de la police montée canadienne, il commanda la goélette St Roch, le premier navire qui parcourut le passage du nord-ouest dans les deux sens. Il quitta Vancouver le 23 juin 1940, arriva à Halifax le 11 octobre 1942 et poursuivit jusqu’en octobre 1944. Il décéda à Vancouver le 29 octobre 1964. Ses cendres furent dispersées au cimetière Regina par des francs-maçons.

Le premier navire qui traversa le passage du nord-ouest d’ouest en est et en revint au cours de la même saison, fut le Camsell, commandé par le Frère John Anders Strand, membre de la Victoria Columbia Lodge n° 1.

George Melville (1841-1912) de la St Alban Lodge n° 56 de Brooklyn, New York, devint contre-amiral de l’US Navy. Il était ingénieur et explorateur. A bord de la Jeanette en 1879, en compagnie de De Long, il tenta de négocier le passage du nord-est mais près de l’île Wrangel, la Jeanette coula le 13 juin 1881. L’équipe se divisa en deux à l’île Bennett et Melville atteignit Lena Delta en Sibérie le 17 septembre 1881. Il constitua une équipe pour aller au secours de De Long et ses onze compagnons, mais ne trouva que leurs restes en mars 1882. Il rentra aux Etats-Unis avec les journaux de bord de la Jeanette et, en 1884, il fut ingénieur dans l’expédition de Greely à bord de la Thetis. Il devint ingénieur en chef de l’US Navy de 1887 à 1903.

William G.H. Finch, inventeur et officier radio, fut en 1931 le conseiller en radiocommunications de Wilkins-Ellsworth, lors de l’expédition Trans Arctic Submarine. Il était membre de la DeMolay Lodge n°498 de Buffalo, dans l’Etat de New York.

En mars 1917, le Frère Sir Ernest Shackleton assista à une Tenue de la Tutaneki Lodge n° 156 de Wellington en Nouvelle-Zélande. Il y déclara que huit membres de l’Ordre l’accompagnaient lors de son expédition dans l’Antarctique, dont quelques-uns étaient avec lui lorsqu’ils parvinrent à 97 milles du pôle sud. Shackleton était officier de marine à la British India Line[8].

QUELQUES PRÉCURSEURS PARMI LES MARINS FRANCS-MAÇONS


Le premier officier de Marine à devenir Grand Maître d’Angleterre fut William, 5ème Lord Byron, qui passa de nombreuses années à l’étranger pendant lesquelles la Grande Loge connut une période d’inactivité, ne se réunissant qu’occasionnellement. Il fut Grand Maître de 1747 à 1751. Sa carrière maritime fut brève. Promu au grade de lieutenant en 1738, il quitta le service quand il hérité du titre. Il devint Maître des chasses royales de 1763 à 1765. Le poète Lord Byron n’est pas de sa descendance mais de celle de son frère.

Le fondateur et Premier gouverneur de la Nouvelle Écosse fut Edward Cornwallis qui y parvint le 21 juin 1749. Dès qu’il le put, il installa une loge avec la dispense du Major E.J. Philips, Passé Grand Maître de la loge Annapolis Royal, représentant Henry Price de Boston, Grand Maître pour l’Amérique du Nord. C’est aujourd’hui la plus ancienne loge du Canada qui porta maintenant le titre de St. Andrews n° 1 à Halifax, avec une dispense reçue en juillet 1749. Lors de la première Tenue, le capitaine Lord Colville et un certain nombre d’officiers de Marine furent initiés.
Lord Alexander Colville devint vice-amiral et commandait la station Nord Américaine lors de la prise de Québec en 1757. Il fut le premier à découvrir et à utiliser les talents d’explorateur d’un jeune Maître du nom de James Cook[9]. C’est sur les recommandations de Colville que Cook devint un navigateur et un explorateur réputé. Cook n’oublia jamais la dette qu’il avait envers Colville et veilla à ce que le cap et le canal Colville soient baptisés du nom de son bienfaiteur.
Colville devint Vénérable de la 2ème loge de Boston en 1750 et représenta sa loge à toutes les Tenues provinciales jusqu’à ce qu’il soit nommé Grand Maître adjoint pour l’Amérique du Nord en 1752. Il disparut en 1770 à l’âge de 60 ans.

Le premier Secrétaire de la Loge des Anciens de 1751 était un marin, John Morgan. La deuxième année d’existence de cette loge, il repartit naviguer et fut remplacé par le plus éminent personnage de la franc-maçonnerie du 18ème siècle, Lawrence Dermott.

Les Américains disent que John Fitch (1743-1798) fut l’inventeur du navire à vapeur, du fait qu’il avait été le premier à envisager la vapeur comme moyen de propulsion dès 1785. Le 4 janvier de cette année, il fut initié par la Bristol Lodge n° 25 de Bristol en Pennsylvanie. Il pensait au début appliquer sa découverte aux transports terrestres mais, au lieu de cela, opta pour les moteurs marins. Il construisit une maquette avec un moteur à vapeur en 1785, en cherchant sans succès une aide gouvernementale. Il créa sa propre société et le 22 août 1787, réalisa les essais en mer d’un navire qu’il avait construit sur la rivière Delaware à Philadelphie. Il construisit deux autres navires et en avril 1790 il lança un service de passagers entre Philadelphie et Burlington à la vitesse de 8 nœuds. L’année suivante lui valut un brevet pour son invention et deux ans plus tard il se rendit en France pour y construire un navire à vapeur. Trouvant le pays en pleine révolution, il repartit pour les Etats-Unis, laissant ses plans et ses spécifications chez le consul américain. Plus tard on prétendit que ces plans avaient été prêtés à Robert Fulton qui se trouvait à Paris en 1793. Fulton retourna en Amérique en construisit le Clermont. En 1817 une enquête fut diligentée à New York qui conclut que les navires construits par Fulton et Livingstone étaient en fait des applications de l’invention brevetée par Fitch en 1791. A son retour en Amérique, ce dernier étant sans ressources ni illusions. Il construisit un autre navire à vapeur et une nouvelle maquette. A une date imprécise entre le 25 janvier et le 18 juillet 1798, Fitch mit fin à ses jours dans une taverne de Bardstown dans le Kentucky. En sa qualité de franc-maçon, il fit de nombreuses allusions à sa vie maçonnique dans ses journaux que l’on a conservés. En 1927 le Congrès éleva un monument à sa mémoire sur la place publique de Bardstown pendant qu’à East Windsor dans le Connecticut, la ville où il était né, on apposa une plaque de bronze. Fitch lui-même écrivit avec amertume mais peut-être avec une grande justesse…
J’espère qu’un homme plus puissant que moi réussira là où j’ai raté.

Un associé de Fulton et de Livingstone dans la construction du Clermont en 1812 fut un Prussien, Benjamin H. Latrobe (1764-1820). Il travaillait comme ingénieur sur le canal Appomattox et conçut les canaux sur les rivières Chesapeake et Delaware. En 1789 et 1790 il était Deuxième Surveillant de la loge Antiquity n° 2. En 1796 il émigra aux Etats-Unis et s’affilia à la Jerusalem Lodge n°54 de Richmond en Virginie.

Le capitaine Moses Rogers (1780-1822) était franc-maçon. Né à New London, il navigua sur des voiliers. Il s’associa à Robert Fulton dans ses projets de navigation à vapeur et supervisa la construction de la coque du Savannah de 350 tonneaux, équipé d’un moteur de 90 chevaux. Après un voyage d’essais et la visite du président Madison, le Savannah appareilla pour Liverpool le 22 mai 1818 où il parvint 22 jours plus tard dont 8 à la voile. Il fut le premier navire à vapeur à traverser l’Atlantique. A son retour de Norvège, il mit 25 jours pour revenir aux Etats-Unis. Rogers n’avait pas pris conscience de l’importance de son voyage. Il quitta le Savannah et travailla dans les services côtiers américains avant de mourir de la fièvre jaune à Georgetown en Caroline du Sud, en 1822.

L’un de ses cousins éloignés, le capitaine Stevens Rogers (1789-1868) l’avait accompagné au cours du voyage transatlantique, comme commandant et navigateur. Le livre de bord de Stevens est au Musée national de Washington.

Stevens et Moses Rogers participèrent à la guerre de 1812[10] ; tous deux assistèrent au lancement et à l’armement du premier navire de guerre à vapeur. En 1850 Stevens cessa de naviguer pour devenir inspecteur des Douanes et plus tard percepteur de New London. Quand il décéda en 1868, il fut inhumé avec les honneurs maçonniques. Plus de deux cents Frères des loges Union et Brainard y assistèrent. Sur la pierre tombale on grava le Savannah en bas-relief.

John Kendrick était membre de la St. Andrews Lodge de Boston. Il fut l’un des prelmiers Américains à entreprendre un voyage d’exploration. En 1787 il suivit la côte nord-ouest des Etats-Unis et découvrit la rivière Columbia[11]. A partir de 1791 il navigua dans les îles des mers du sud, et créa avec succès un commerce de bois de santal de Chine vers l’Amérique. Il mourut à Hawai en 1800 par accident, alors qu’il rendait au canon le salut d’un navire anglais.

Le capitaine John Meek était un baleinier américain qui naviguait sur l’Amethist. Né en 1792, il fut le premier Américain à s’installer définitivement à Hawaii en 1809. Il chassait la baleine sur un navire construit exprès pour lui par John Jacob Astor, Grand Trésorier de la Grande Loge de New York. Meek faisait partie de la loge Le Progrès de l’Océanie[12] à Hawaii dont il resta membre jusqu’à sa mort en 1866. Les Tenues du Progrès de l’Océanie se faisaient souvent à son domicile. Il créa la Hawaiin Lodge n° 21 sous Constitution californienne, qui travaillait à Hawaï. Le premier Hawaïen à devenir franc-maçon, le prince Lot, futur Kamehameha V, fur initié dans cette loge. Plus tard la Grande Loge de Californie le déclara coupable de délits inacceptables qui l’amenèrent à démissionner de l’Hawaiian Lodge et de la franc-maçonnerie.

Le premier sous-marin qui navigua avec succès en pleine mer fut l’Argonaute , construit en 1897 par Simon Lake, membre de la Monmouth Lodge n° 172 d’Atlantic Highlands dans le New Jersey. Il construisit par la suite des sous-marins pour la Russie, l’Allemagne et l’Angleterre et conçut un système pour localiser et relever les submersibles coulés. Il disparut en 1945 à l’âge de 79 ans.

Un des premiers navires océanographiques de haute mer fut l’Albatros ; placé sous le commandement du contre-amiral George Baird (1843-1930), qui avait été initié dans une loge française de Lisbonne du nom de Tolerancia. Il s’affilia plus tard à la Hope Lodge n° 20 de Washington et devint en 1896 Grand Maître du District de Colombia.

Le premier aumônier engagé dans l’US Navy fut John Ireland, le 16 août 1816. Il appartenait à la Fortitude Lodge n° 19 de Brooklyn à New York, dont la loge n° 64 de Bluff en Nouvelle Zélande a pris le nom.

La première Tenue funèbre maçonnique eut lieu à San Francisco en 1849. Sur le cadavre d’un marin retrouvé dans les eaux du port, on observa des symboles maçonniques. Sur le bras gauche étaient tatoués les outils de l’Apprenti et sur le bras droit ceux du Compagnon. Sur le cœur, un pot d’encens. Sur d’autres parties du corps une épée de Tuileur, une ancre et un arc, l’œil dans un triangle, une faux, le soleil, la lune et les étoiles et la 47ème proposition d’Euclide[13], les outils du Maître maçon et les cinq ordres d’architecture. Le côté tragique de cet événement est que le nom du marin, qui n’a jamais été identifié, reste inconnu.

Le premier Grand Maître de Nouvelle Zélande fut Henry Thomson qui arriva dans ce pays en 1857 au commandement du Mary Thomson. Alors qu’il était à son bord à Wellington, il fut contacté par des francs-maçons qui l’invitèrent à adhérer à la New Zealand Pacific Lodge n° 758. Thomson marqua quelque hésitation mais finit par accepter, si bien que le 22 octobre 1857 il fut initié dans les locaux de l’hôtel Bannisters Crown and Anchor, quai Lambdon, où existait encore, il y a quelques années le New Commercial Hotel. Thomson, qui était capitaine au long cours, ne résida jamais à Wellington et ne fut jamais très actif dans sa loge. Il cessa de naviguer en 1862 et devint Premier Secrétaire de la Port Chalmers Marine Lodge n° 942 de Port Chalmers. En 1865 il s’installa à Christchurch où il occupa les fonctions de responsable des transports des Canterbury Provincial Railroads, le premier chemin de fer néo-zélandais. A Christchurch il s’affilia à la St. Augustine Lodge n° 609 dont il devint Vénérable en 1867. Son échec professionnel aux chemins de fer l’amena à travailler avec son beau-père, propriétaire de la fabrique de bijoux Coates and Coy. En 1874 Thomson devint Grand Maître du district de Canterbury. Quand la Grande Loge de Nouvelle Zélande fut constituée, les sentiments furent partagés quant à l’opportunité de la loge St. Augustine. Thomson se trouvait pris entre deux feux ; sans rancœur ni amertume il appuya la création de la Grande Loge. Quand le gouverneur, le comte de Onslow, refusa la charge de premier Grand Maître de Nouvelle Zélande, il était logique que cette charge revînt à Thomson, bien qu’il n’y ait jamais prétendu. Il fut installé en 1890 et décéda le 13 septembre 1903. Il fut inhumé au cimetière de Linwood sous une grande pierre de granit portant un globe et des symboles maçonniques, financée par souscription par les maçons néo zélandais.

Il est intéressant de noter qu’un autre marin fut initié avec Henry Thomson, son partenaire dans la croisière du Mary Thomson, le Frère B.J. Bowton qui poursuivit une carrière maritime jusqu’à ce qu’il se retire comme capitaine de port de Townsville, dans le Queensland. Il fut ensuite muté au service des Phares et Balises, vraisemblablement comme gardien de phare. Il resta membre de la New Zealand Pacific Lodge jusqu’à sa mort le 16 octobre 1905.

Le premier Trésorier de la loge Waterloo n° 463 en 1866 fut le Frère Archibald Kennedy, directeur de la Panama Steam Ship Coy, dont les bureaux se trouvaient dans une rue de Wellington qui a pris maintenant le nom de Panama. Cette compagnie de navigation a grandement amélioré les communications au départ et à destination de la Nouvelle Zélande grâce à un service régulier sur Panama conjoint à un service de transports terrestres à travers l’isthme, avec retour par l’Atlantique jusqu’en Angleterre. La Panama Coy n’eut qu’une brève existence et Kennedy rejoignit la compagnie Union Coy of New Zealand Ltd en qualité de capitaine assermenté.

La premier Vénérable fondateur de la Research Lodge Taranaki Province n°323 fut Alexander Moncur Niblock, né à Birkenhead dans le Cheshire en 1876. Il s’embarqua à l’âge de 13 ans comme mousse sur un voilier et navigua jusqu’à obtenir son brevet de capitaine, sur les lignes de Chine et des Indes. Il décida alors d’entrer dans les ordres et servit comme missionnaire médical en Inde. Il fut plus tard ordonné dans l’Eflise anglicane, s’installa en Nouvelle Zélande en 1917 et, alors qu’il était responsable de la paroisse de Te Awamutu, fut initié par la loge Waipa n°119 en novembre 1920. En 1928 il devint Vénérable de la loge Albion n° 45 de Devonport. En cours de mandat, il fut ému Grand Orateur. Il s’installa à New Plymouth et en 1948 devint Grand Maître Provincial de Taranaki, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort le 3 mars 1951. Il donna à la loge Serenity n° 347 le prénom de son épouse. Sa mémoire est honorée par la loge de recherche Taranaki qui a créé le Cercle Alexander Niblock, événement annuel du calendrier de la loge au cours duquel un franc-maçon réputé vient faire une conférence.

Le premier navire à arborer un pavillon maçonnique à Puget Sound fut le Edison Light, en 1915. Il était envoyé à la misaine du navire, propriété de son capitaine, le Frère E.M. Torrey, membre de l’Aurora Lodge n° 50 de Rockland dans le Maine. Le pavillon avait un fond bleu, les lettres et les chiffres étant blancs, et portait les initiales et le numéro de la loge du capitaine, entremêlés de l’équerre et du compas.

Le jour de la Saint George, le 23 avril 1918, un certain capitaine de frégate Adams se trouvait sur un quai à Zeebruges. Sur le navire accosté en face de lui, deux hommes furent tués……. Le Frère Adams avait été initié par la Jubilee Masters Lodge de Londres en juillet 1919.



[1] Loges et Frères à bord des navires, à terre et en mer .

[2] Les explorateurs polaires francs-maçons et la mer . Nous avons publié l’aventure de Sir Ernest Shackleton et de Luis Pardo dans notre Volume III en mars 2007. Le texte que nous proposons ici est beaucoup plus exhaustif.

[3] Nous avons publié le récit de cette aventure dans le même Volume III, sous le titre Une escale mouvementée à Boston en 1773 . Nous ne le traduirons donc pas ici du fait qu’il n’apporte rien de nouveau.

[4] Quelques « premiers » marins francs-maçons, terme que nous avons assimilé à précurseurs ou pionniers , mais également à premières au sens de l’événement se produisant pour la première fois.

[5] Il a laissé de nombreuses études historiques, tant maçonniques que maritimes : biographies de Félix von Lückner et de John Paul Jones, Perils of the Sea, la guerre anglo-américaine de 1812 et la guerre de Sécession, la musique maçonnique de Mozart etc., qui toutes étaient destinées à la Masters’ and Past Masters’ Lodge n° 130, et furent publiées dans les Travaux de cette loge de recherche.

[6] Nous supposons qu’il s’agissait d’un journal maçonnique, mais n’en avons pas la certitude.

[7] Les loges d’instructions sont propres aux rites Emulation et d’York.

[8] Sur Sir Ernest Shackleton, voir le Volume III des Travaux de la loge La Pérouse, paru en 2007.

[9] C’est ainsi que nous apprenons la qualité maçonnique de James Cook. A noter que plusieurs historiens britanniques à qui nous avions posé la question, étaient restés sans réponse. Ce qui prouve, comme nous le disions au début, qu’un Dictionnaire des marins francs-maçons ne sera jamais terminé !

[10] Qui opposa les Etats-Unis à la Grande Bretagne.

[11] Qui mène à Portland dans l’Orégon

[12] Fondée par le capitaine baleinier français Le Tellier. Voir le Volume II de nos Travaux.

[13]  Euclide a proposé une autre démonstration du théorème de Pythagore : il trace des carrés sur chaque côté d’un triangle rectangle et prouve que la surface du carré ayant comme côté l’hypoténuse du triangle est égale à la somme des surfaces des deux autres carrés. La proportion des côtés 3, 4 et 5 se retrouve dans le bijou du Passé Maître Immédiat aux Rites d’York et Émulation.