La guerre de Sécession (1861-1865) fut aussi une guerre maritime

Le grand public ne connaît généralement la guerre de Sécession qu'à travers le beau film Autant en emporte le vent, dont le personnage masculin principal, Rhett Butler, était capitaine corsaire. Par le seul nombre de ses victimes - 620 000 dans les deux camps, c'est-à-dire dix fois plus qu'au cours de la seule guerre du Vietnam, et plus que dans toutes les guerres où les Etats-Unis furent engagés depuis 1775 - elle reste dans l'histoire comme celle de l'horreur absolue, d'autant plus qu'elle opposa pendant quatre ans des hommes de la même nation.

La marine américaine ne comptait en 1861 que quarante-deux navires, dont la majeure partie à l'étranger ; seuls douze navires de guerre étaient immédiatement disponibles. De nombreux équipages ayant rejoint la cause sudiste, la marine marchande devint une pépinière de la marine de l'Union. Les chantiers navals et les centres industriels de décision étaient concentrés dans le nord, on affréta quantité de navires marchands que l'on transforma, pour une bonne partie d'entre eux, en bâtiments de guerre, en même temps que l'on construisait cuirassés et canonnières. Le Sud ne pouvait opposer alors que navires-corsaires ou autres petits navires. On aménagea un vieux cuirassé, le CSS Virginia, on convertit d'autres vieilles coques etc... La guerre navale commença dès 1861. En mai 1862 Lincoln recruta dix-huit mille marins ; devant la difficulté d'envahir le Sud pour le réduire, on décida d'organiser un blocus des ports confédérés, de la côte Est en contournant la Floride et en remontant le Mississippi avec des canonnières.

Les francs-maçons se sont évidemment entretués, mais on cite également de beaux exemples de fraternité : le 13 juin 1863, la goélette Albatross de la flotte nordiste bombardait St. Francisville sur le Mississippi. Le commandant, John E. Hart, étant décédé à bord de la fièvre jaune, ses officiers francs-maçons demandèrent à l'ennemi l'autorisation de débarquer son corps pour l'inhumer au cimetière de la ville. Le Vénérable de la Feliciana Lodge et son Premier surveillant, le F:. W.W. Leake, tous deux Confédérés, décidèrent d'une trêve pendant laquelle eurent lieu les obsèques maçonniques dans l'église épiscopale. Une fois achevées, la guerre reprit...

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